LIEUX DE VIE

L’amélioration des conditions et du bien-être au travail, ainsi que la prévention des risques, sont au cœur de nombreuses réflexions. Pour les équipes évoluant au sein des collectivités, bénéficier de postes ergonomiques permet de limiter les tensions et la fatigue physique et mentale, ainsi que les risques psychosociaux.

Grâce à des aménagements du lieu de travail pensés en ce sens, on peut notamment éviter au maximum certains risques professionnels comme les troubles musculo-squelettiques (TMS), le mal de dos ou encore la fatigue oculaire.

L’ergonomie du poste de travail repose sur divers aspects, mais tous ont pour objectif de prévenir les risques professionnels et de favoriser le bien-être physique (et psychologique) des collaborateurs.

Veiller à l’ergonomie, c’est améliorer les conditions et la qualité de vie au bureau, et assurer une meilleure efficacité, donc une bonne productivité des employés. En favorisant la santé au travail et le bien-être des collaborateurs, elle génère une atmosphère positive, permettant même de limiter l’absentéisme.

Bref, l’ergonomie est bénéfique pour la santé des salariés comme pour les employeurs. C’est un constat établi depuis longtemps par de nombreux médecins du travail. Elle est désormais encadrée par une législation spécifique, à laquelle les organisations, entreprises ou collectivités doivent se conformer.

Elle implique :

• L’adaptabilité de l’environnement de travail, pour permettre aux collaborateurs d’adapter le mobilier de bureau à leurs besoins, par exemple en faisant varier la hauteur des assises, des écrans ou des tables et bureaux
• La qualité de l’éclairage et de la lumière en général, pour limiter la fatigue oculaire (on évitera par exemple les reflets sur les écrans)
• Un aménagement des lieux qui permette à chacun de circuler facilement dans son environnement de travail
• La bonne information des équipes, qui doivent connaître les principes d’une bonne posture devant son ordinateur et les attitudes et mouvements à éviter pour éviter les douleurs et troubles musculo-squelettiques

L’ergonomie du poste de travail tient compte de plusieurs facteurs :

• Du type de tâche à réaliser : un poste dédié à la manutention n’implique pas les mêmes aménagements qu’un poste dédié au travail de bureau. Le premier veillera beaucoup à limiter les risques d’accidents du travail, le second sera peut-être plus orienté vers la notion de confort. Mais chacun devra éviter chez les collaborateurs les troubles musculosquelettiques ou tout inconfort généré par le mauvais équipement ou l’organisation inappropriée de l’espace.
• Des caractéristiques de la personne concernée, qui peut être de haute ou petite taille, présenter un problème de vue (myopie, hypermétropie...), ou une lombalgie chronique.

Derrière les grands principes de l’ergonomie, il y a des règles très précises à respecter, concernant notamment la bonne posture à adopter.

Une fois le collaborateur assis à son bureau :

• Sa tête est droite : incliner la tête génèrerait des tensions au niveau du cou
• Son dos est droit (éventuellement légèrement en arrière)
• Ses coudes sont pliés pour former un angle de 90°
• Les jambes forment un angle d’environ 90° avec les cuisses
• Les pieds sont posés à plats ou légèrement surélevés par un repose-pied

L’aménagement des espaces de travail et l’instauration de certaines habitudes permettent de respecter les principes de l’ergonomie :

• Les objets utilisés au quotidien sont placés à proximité du fauteuil
• Le clavier est disposé à une distance de 10 à 15 cm du bord du bureau
• Un repose-document, placé entre le clavier et l’écran, permet de consulter les documents sans pencher la tête, donc sans solliciter les cervicales
• Les raccourcis clavier sont utilisés en priorité par rapport à la souris (c’est préférable pour limiter les tensions dans l’avant-bras et le poignet)
• L’écran d’ordinateur est situé à 60 cm des yeux de l’utilisateur
• L’écran se trouve à hauteur des yeux, pour que l’utilisateur n’ait pas besoin d’incliner la tête ni de baisser ou lever les yeux
• Un espace suffisant est laissé autour de la chaise pour tourner, pivoter, reculer...
• L’espace sous le bureau est dégagé pour pouvoir bouger les jambes

Pour assurer le respect de toutes ces règles, l’aménagement du poste de travail demande plusieurs types d’équipements et de mobiliers. Clavier et souris ergonomiques, rehausseur d’écran... On fait le point.

La chaise de bureau ergonomique est un élément central pour assurer une bonne posture de travail telle que décrite précédemment, grâce notamment à une hauteur réglable et aussi à un renfort lombaire : la partie inférieure du dossier est alignée avec la courbe naturelle du bas du dos. Le soutien lombaire permet aussi au torse d’être incliné vers l’arrière à hauteur de 110° environ. À noter que sur certaines chaises et fauteuils, le renfort lombaire est lui-même réglable en hauteur et en profondeur, pour encore plus de confort.

Le travail sur écran fait aujourd’hui partie du quotidien dans le cadre d’un travail de bureau : il faut aménager les postes en conséquence.

Le pied de l’écran livré avec l’appareil est en général trop bas pour pouvoir placer l’écran à hauteur des yeux de l’utilisateur. La raison fréquemment invoquée est que les fabricants conçoivent le produit pour qu’il soit adapté à l’utilisateur de la plus petite taille. Résultat : on doit baisser les yeux et la tête, en contractant les cervicales, bien loin des recommandations pour une posture ergonomique au travail. La solution : utiliser un support de moniteur ergonomique, également appelé rehausseur d’écran. Comme son nom l’indique, il va surélever l’écran pour le positionner à la bonne hauteur. De plus, le rehausseur d’écran peut présenter un espace de rangement, où placer un clavier, voire un ordinateur portable, pour un bureau bien rangé.

Le repose-pieds permet de surélever légèrement les pieds et de soulager immédiatement les muscles lombaires. Le dos est maintenu dans une posture ergonomique (surtout s’il est soutenu par le renfort dorsal du fauteuil de bureau).
On choisit un repose-pieds réglable en hauteur et donnant la possibilité d’ajuster son inclinaison pour un confort optimal.

Pour éviter la station assise prolongée et varier les postures au cours de la journée, on peut opter pour un poste de travail assis-debout. Il comporte des plateaux ajustables à la hauteur voulue, convenant ainsi à une utilisation assise ou debout.  Conçus conformément aux principes de l’ergonomie, ce type de poste diminue le risque de troubles veineux. Il permet aussi de s’adapter à des tâches qui seront plus facilement réalisées en étant debout ou assis.

Souvent équipé d’un repose-poignets et de touches d’accès rapide, le clavier ergonomique fait partie des solutions pour soulager les douleurs du poignet et de l’avant-bras, générées par une mauvaise position des mains pendant les séances de travail sur ordinateur. L’inclinaison du clavier peut être réglable. Des touches d’accès rapides sont disposées de manière à limiter l’amplitude du mouvement du poignet, et ainsi les risques de fatigue musculaire ou de tendinite. On peut aussi utiliser un support de clavier ergonomique.

La souris verticale ergonomique permet d'adopter une posture neutre qui évite les effets négatifs potentiellement entraînés par l’utilisation d’une souris classique. Ces effets négatifs sont fréquemment sous-estimés, car l’usage de la souris ne demande que des mouvements réduits, de faible amplitude, ne nécessitant pas de « force » particulière. Pourtant, la manipulation d’une souris classique peut entrainer des torsions de l’avant-bras, et des crispations de multiples petits muscles des doigts et des mains. Des douleurs peuvent se produire jusque dans l’épaule, voire la colonne vertébrale. 

L’usage d’une souris verticale est donc particulièrement recommandé : avec ses boutons faciles à atteindre, elle permet une utilisation sans aucune torsion des doigts.

Quand on évoque les conséquences d’une mauvaise posture, on évoque plusieurs problèmes de santé et de sécurité au travail. Ceux-ci résultent souvent d’une accumulation de mauvaises habitudes, au fil du temps.

Parmi les conséquences les plus connues, il y a bien sûr les fameux troubles musculo-squelettiques. Ceux-ci englobent le mal de dos, des douleurs cervicales (notamment si l’on adopte une mauvaise position de la nuque, par exemple si l’on baisse ou lève le regard et la tête vers l’écran).

Il y a aussi le syndrome du canal carpien, très douloureux, et qui peut être favorisé par une mauvaise position des mains et poignets sur la souris par exemple.

Autre conséquence : la fatigue oculaire, si l’écran est trop près de l’utilisateur, ou que ce dernier n’adopte pas de bonnes pratiques consistant à reposer ses yeux régulièrement.

Des problèmes de colonne vertébrale font, eux aussi, partie des risques liés au manque d’ergonomie du poste de travail. Ils peuvent survenir si la personne est obligée de se tourner fréquemment d’un côté ou de l’autre, par exemple pour saisir des objets difficiles à atteindre. Ces « torsions » à répétition, tout comme une mauvaise posture assise (dos voûté) peuvent aggraver des lésions discales, telles que des hernies.

On le répète souvent, mais n’hésitons pas à le souligner à nouveau : une posture assise prolongée est particulièrement mauvaise pour l’ensemble du système cardio-vasculaire, et en particulier pour le système veineux. Il peut notamment entraîner l’apparition de varices ou aggraver le gonflement des jambes.

Par ailleurs, les conséquences d’un manque d’ergonomie des postes ne sont pas seulement physiques. Elles peuvent aussi concerner la santé psychologique. En effet, le stress généré par un environnement inadapté finira par impacter le bien-être des collaborateurs et même leur santé mentale, ce qui aura également des répercussions sur la productivité des équipes.

Finalement, veiller à la bonne organisation de l’espace de travail et à l’installation de postes ergonomiques, c’est améliorer la vie au travail. C’est ainsi bénéfique non seulement pour les collaborateurs, mais aussi pour l’ensemble de la collectivité ou de l’entreprise.