Lits, matelas, sommiers, draps, ...Comment équiper une chambre d’hébergement d’urgence ?

En France, la pauvreté est en hausse, aggravée par la crise économique et sanitaire liée à la COVID-19. Résultat : le nombre de personnes sans abri augmente lui aussi, auquel s’ajoute celui des migrants, arrivant en France pour fuir les conflits dans leurs pays respectifs. Les associations spécialisées dans la prise en charge de ces différents publics leur proposent des solutions d’hébergement mais se trouvent face à de nombreux défis, comme le financement de leur activité, ou les choix à effectuer en matière d’équipement. Quels aménagements pour l’hébergement d’urgence ? Plus précisément, quel mobilier pour les chambres d’hébergements ? Il doit répondre au besoin de sécurité et de confort des personnes accueillies, tout en tenant compte d’un contexte sanitaire parfois délicat : épidémie de COVID-19, mais aussi vague d’infestation de punaises de lit dans plusieurs grandes villes.
Voici quelques conseils.

L’article L 345-2-3 du code de l'action sociale et des familles stipule que « Toute personne accueillie dans une structure d'hébergement d'urgence doit pouvoir y bénéficier d'un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu'elle le souhaite, jusqu'à ce qu'une orientation lui soit proposée ». Pour les responsables des centres d’hébergement d’urgence, cela implique d’équiper ces lieux de façon à accueillir le mieux possible leurs usagers. Les chambres devront bien sûr faire l’objet d’une attention toute particulière : c’est là que la personne en situation de détresse peut se reposer et reprendre ses esprits.

En 2018, on comptait en France environ 140 000 places d'accueil d’hébergement d’urgence, réparties entre des centres d’hébergement collectifs et des chambres d’hôtel. Ces places sont principalement gérées par des associations, spécialisées dans l'accueil et l'accompagnement des personnes en situation d'exclusion (migrants, sans domicile fixe, femmes battues obligées de quitter leur domicile pour fuir leur conjoint...).

Les associations d’hébergement d’urgence font face à une hausse de la demande ces dernières années, en raison de plusieurs facteurs. Il y a les récents flux migratoires, dus aux conflits armés dans plusieurs régions du monde : de nombreux migrants arrivent dans l’Hexagone sans solution de logement. Mais il y aussi la progression de la pauvreté en France, qui engendre toujours plus de sans-abris. Cette pauvreté a été aggravée en 2020, avec la crise sanitaire liée à la COVID-19. De nombreuses entreprises ont dû procéder à des licenciements, des travailleurs indépendants n’ont pas réussi à sauver leur activité. Quant au confinement, il a parfois rendu impossible la vie des femmes battues, enfermées 24h sur 24 avec leur conjoint violent. Pour elles aussi, il a fallu trouver des solutions d’hébergement.

Pour s’organiser face à ces défis, le choix d’un bon mobilier d’hébergement demande de la réflexion.

Bien choisir le mobilier d’une collectivité d’hébergement, c’est d’abord réfléchir à celui des chambres. Celles-ci peuvent être collectives ou individuelles. On les préfère de plus en plus aux dortoirs, particulièrement peu propices à l’intimité. Le choix des lits doit tenir compte de plusieurs contraintes. Il y a bien sûr l’obligation de se conformer au budget alloué, ce qui implique de trouver du matériel de qualité, à des prix raisonnables. Il y a aussi la limite de l’espace disponible. Et la nécessité de veiller à la solidité du mobilier : il sera utilisé de manière intensive et devra supporter de fréquents nettoyages, en profondeur. D’une manière générale, pour l’ensemble de leurs aménagements, les responsables de centres d’hébergement doivent respecter les normes auxquelles sont soumis ces établissements, en termes de sécurité (matelas anti-feu par exemple), de robustesse et d’hygiène.

Les lits en hébergement d’urgence seront utilisés par plusieurs usagers, de corpulences diverses. Ils devront être résistants. Par ailleurs, les personnes accueillies sont dans une situation de détresse et peuvent souffrir de troubles psychologiques, ce qui peut impliquer des troubles du comportement. Elles ne prennent pas toujours soin d’elles-mêmes ni du matériel à leur disposition. Il est primordial de choisir des lits solides et très robustes, non seulement pour les garder en bon état le plus longtemps possible, mais aussi pour préserver la sécurité de leurs utilisateurs. On peut aussi choisir des lits munis d’une patte en métal permettant de les fixer au sol.

Les lits superposés pour adultes sont des couchages fréquemment utilisés dans les centres d’hébergement d’urgence : ils permettent de gagner de l’espace. C’est important dans des espaces où le manque de place peut être tragique, quand on se trouve dans l’incapacité de répondre à la demande grandissante d’un public en situation de grande précarité.

La facilité de nettoyage est un autre critère incontournable pour les lits d’hébergement d’urgence car le respect de l’hygiène est primordial pour plusieurs raisons.

Les lits sont utilisés par plusieurs personnes et doivent être nettoyés facilement entre chaque usager, pour des raisons évidentes (maladies dites « habituelles, parasites banals de type poux, oxyures etc).

De plus, les grandes villes subissent depuis quelques années des vagues d’infestation de punaises de lits. Cela concerne aussi bien les résidences particulières que les collectivités, mais on comprend aisément que le défi est plus difficile à relever pour les centres d’hébergement, en raison de la multiplicité des utilisateurs accueillis.

Enfin, cette dernière année, les collectivités ont aussi dû faire face à l’épidémie de COVID-19, qui a impliqué encore plus de contraintes en termes de désinfection.

Pour faire face à ces différentes problématiques, il existe désormais des sommiers anti-punaises de lit, également adaptés à la gestion de l’épidémie de COVID-19. Ces sommiers présentent une surface lisse, qui permet un entretien simple et efficace, à l’aide d’un nettoyeur haute pression par exemple. Leur structure alvéolée n’offre aucun interstice ni niche permettant la ponte ou la cache des punaises. Ce couchage propose ainsi une solution brevetée et durable antiparasitaire.

Mais le sommier n’est pas le seul élément à prendre en compte quand on parle de propreté. La facilité de nettoyage concerne également les matelas, qui doivent eux aussi répondre à des normes strictes en termes d’hygiène, mais également de sécurité.

Comme pour le sommier, on préfèrera des matelas ayant subi un traitement antiparasitaire. Ce matelas anti-punaises de lit pourra aussi être anti-acarien, antibactérien et antifongique pour empêcher le développement de champignons.

En mousse, garantissant un maintien ferme, le matelas est un élément évidemment essentiel dans l’aménagement d’une chambre d’hébergement d’urgence. Il doit être confortable mais également être conforme à différentes normes et certifications liées à la sécurité. On choisit donc des matelas non feu ou anti feu. Les matelas en mousse polyuréthane par exemple, répondront impérativement à la réglementation anti feu (ou non feu), dans le respect de la norme NF EN 597. Ils ne doivent pas risquer de prendre feu au contact d’une allumette ou d’une cigarette.

Côté entretien, un matelas peut être nettoyé à la vapeur. Mais on veille aussi à le protéger au quotidien, en l’enveloppant d’une housse de matelas imperméable et lavable à très haute température : il faut pouvoir la faire bouillir pour garantir une hygiène maximale entre deux utilisateurs. Pratique, la housse de protection du matelas peut être en polyester. Si cela est possible, il est préférable de choisir une housse de matelas anti punaises de lit.

Dans les centres d’hébergement d’urgence comme dans toute collectivité, le linge de lit est fréquemment renouvelé. Cependant, on peut prolonger l’utilisation des draps et des taies d’oreillers, tout en préservant une hygiène irréprochable pour les utilisateurs : on choisit alors tout simplement des housses de couettes, des taies d’oreillers et des draps en coton, que l’on peut faire bouillir pour être sûr d’éliminer virus, bactéries et champignons.

Pour désinfecter les matelas et les sommiers, il faut choisir les bons appareils et produits de nettoyage. Côté machines, des nettoyeurs-vapeur permettront de désinfecter les matelas et de les débarrasser de toute présence de bactéries, champignons ou parasites. Munis d’une commande « vapeur » et « aspiration » à la poignée, ces appareils peuvent aussi fonctionner avec injection de détergent. Certains présentent également une fonction lavage à chaud et à froid.

D’une manière générale, pour garantir l’hygiène du mobilier des chambres d’hébergement d’urgence, on veille à se munir de tous les produits de nettoyage nécessaires : détergents classiques bien sûr, mais aussi produits virucides et antibactériens.